Moi aussi j’ai essayé tu sais..
J’ai tenté d’y croire, malgré mes freins et ma blessure encore présente.
J’ai réouvert mon cœur a un possible, mais l’impossible était trop grand.On m’a dit « arrête de rester accrochée, ce n’était pas lui et puis voilà ». Mais ce « voilà » ne me suffisait pas à clôturer l’histoire. Il me fallait plus, quelque chose de fou pour me faire oublier.
Le problème était là d’ailleurs.. Je n’en avais juste pas l’envie.
Parce que ce film je me le suis passée de nombreuses fois en boucle, toujours à inventer des façons différentes de l’interpréter, et à chaque fois tout le monde avait vrai car, oui, nous croyons tous en notre vérité.
J’ai jamais su le détester et c’est ce qui je crois m’a longtemps bloqué.
Parce qu’aujourd’hui même si le rêve avait été mis de côté et que l’histoire était belle et bien terminée, le fait que ça ai pu être vrai dans, lui, sa pensée, rendait les choses plus compliquées à enterrer. C’était comme un deuil à priori, même si à l’autre bout du monde il était encore en vie, il fallait accepter que ce que nous vivions ne resterait qu’un souvenir.
Il y a plusieurs étapes après une mort, d’abord il y a le choc, le déni, cette phase où l’esprit se forge une histoire pour ne pas se briser.
Puis, l’idée étant bien intégrée, arrive la colère, un sentiment contraire qui pousse à réinventer les faits à nos avantages. Soit nous lui en voulons à lui, soit nous nous en voulons, à nous. Ou les deux à la fois d’ailleurs..
Ensuite vient le marchandage, cette idée que si les choses se seraient passées autrement, la réalité aurait pu être tout autre. Nous nous essayons à revenir en arrière, à nous dire que c’est encore possible, qu’on peut arranger ça.
Puis, nous sommes enfin confrontés à ce qui est terminé, ce que nous n’auront plus jamais. Car oui, une chose ne pourra pas combler l’autre, un autre ne pourra pas combler ça..
Les pleurs du manque se font ensuite entendre et il se peut que nous cherchions inconsciemment à les essuyer.
Mais lorsque le flot sera enfin passé, l’acceptation amènera la paix. Et là, nous pourrons enfin recommencer.
Le truc, c’est que cette étape là je ne l’avais sûrement pas. Car beaucoup de choses en toi me rappelait tout ça.
Mon esprit n’avait de cesse de vouloir comparer tout en étant conscient de tout ce qu’il tentait.
Avez-vous déjà été en guerre contre vos propres pensées ? À vous dire : Ok, c’est normal de penser ça mais, non, ce n’est pas juste de le faire là.
Je t’assures que mes sentiments ont été vrais, même si la peur ne cessait de me ronger. Parce que tout ce que je ressentais était passé au tamis, pour voir quelle partie de mon esprit parlait aujourd’hui. J’avais envie que ce soit vrai, je le voulait, tellement..
Et puis, dans ce duel contre moi même, s’est rajouté ton duel.
Je me battais concrètement contre 3 entités : mon moi conscient, celui qui l’était moins et ton toi blessé.
Tout ça, c’était dur à encaisser. Alors j’ai essayé tu sais, oui j’ai essayé, mais la vérité c’est que j’en étais vraiment fatiguée.
Tout ces doutes, ce contrôle permanent.. J’avais envie de tout plaquer, et de m’autoriser à être imparfaite, à pouvoir me tromper.
Mais t’avais besoin d’être rassuré, t’avais besoin que je sache, là, à l’instant T.
Je n’avais clairement pas le temps de me réparer, car pendant ce temps là, toi, tu souffrais…
Alors oui, j’ai essayé tu sais, mais j’ai préféré nous donner du répit sur ce temps imparti qui nous a épuisé.
J’ai appris qu’il y avait alors plusieurs façons d’aimer. Et le fait d’accepter, quelque soit le situation, en est une belle forme.
J’espère qu’un jour tu comprendras l’amour sincère que j’ai pour toi, pour moi et pour tout ce dont je me suis résignée à accepter.
Et si tu n’y arrives pas, alors, moi, je le ferais.
