Qu’est ce que tu fais dans la vie ?
J’ai toujours eu un blocage profond lorsqu’on me pose cette question. Pour moi, une vie n’est pas définie par “le faire”.
Car des choses, j’en fais énormément. J’aime créer, danser, partager… J’aime chanter, photographier, jouer… J’aime échanger, accompagner, voyager…
Au final, j’aime vibrer, et je crois que c’est ça que je fais.
Imaginez alors le stress de devoir répondre à cette question qui, pour ma part, me donne l’impression de m’enfermer dans une réponse qui ne sera jamais complète, jamais “assez”.
Bien souvent d’ailleurs, les personnes répondent en nommant leur métier, en commençant leur phrase par “je suis”.
Mon dieu… c’est exactement ça qui me met en panique.
Je ne suis pas une seule chose, pas une seule action. Et l’idée de définir qui l’on est, résumée à ce qui nous paie notre loyer, est, je trouve, tellement insuffisante.
Peut-être faites-vous un métier qui ne vous plaît pas spécialement en ce moment, mais nécessaire pour régler les factures.
Cela n’empêche pourtant en rien le fait que vous soyez passionné par la danse, ou une autre activité qui vous fait “vibrer”.
Dans ce cas de figure, vous seriez forcé, inconsciemment, de dire que vous êtes le travail que vous faites actuellement.
Mais à y penser… est-ce vraiment un trait fort de votre personnalité ?
Personnellement, j’ai souvent changé de métier.
Je me suis renouvelée au fil de ma vie. J’ai changé, grandi, et j’ai été tellement de choses que je ne peux pas, aujourd’hui, vous dire que j’en suis une seule.
Et je pense que ce cas de figure est valable pour tout le monde.
Nous avons été habitués, depuis toujours, à rentrer dans des cases, à nous cloisonner dans quelque chose, pour le bon vouloir de notre société.
Que ce soit dans le métier, le genre, le style, notre façon de nous alimenter…
Absolument tout est fait pour minimiser ce que nous sommes vraiment : des êtres en mouvement constant, changeants, et évolutifs.
Nous sommes bien plus que de simples étiquettes. Bien plus qu’une direction, une action.
Le simple fait de répondre un mot à cette question nous crée inconsciemment une prison.
Vivons, simplement. Soyons tout ce que nous sommes.
Incarnons. Vibrons. Essayons. Échouons.
Car “vivre” devrait être la seule réponse qui résume toutes ces choses.
Car cette question est lourde, elle demande à donner, en un mot, notre mission ici.
Mais la vérité, je crois, c’est qu’elle n’est jamais vraiment définie.